’existence de la broderie, remonte à la nuit des temps. On trouve les premières traces d’etoffe brodée dans des tombeaux égyptiens mais aussi en Perse, en Syrie, en Palestine et à Babylone.
Les fouilles en Egyptent fourni la pree que la broderie était déjà connue voici 3 000 ans. De même, les Babyloniens, les Phéniciens et les Hébreux connaissaient la broderie. Ils en décoraient leurs habits et ont transmis ce désir d’acquérir cet art aux princes des peuples et tribus qui les dominaient et avec lesquels ils commerçaient. Les Etrusques ont poussé cet art très loin en utilisant pour leurs broderies des fils d’or et d’argent.
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is à l’honneur en Egypte, en Asie et en Chine, développé à l’époque byzantine par les gens fortunés pour l’ennoblissement de leurs vêtements, cet art se développa au fil des siècles principalement pour l’ornementation des vêtements sacerdotaux.
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Au début du Moyen-Âge, la broderie civile semble avoir été peu utilisée, à l’exception, sur le continent, des manteaux de sacre précieusement conservés au fil du temps. "A cette époque et au cours des siècles qui suivirent, les soieries richement tissées importées d’Espagne, d’Italie, du Proche-Orient et parfois de Chine, satisfaisaient les désirs de vêtements décorés". A partir du début du XIVe siècle, l’augmentation des commandes royales entraîne la création d’ateliers particuliers pour répondre à la demande. Des pièces conservées témoignent d’une pratique qui consistait à sceller les bords des étoffes de soie et de coton avec de la cire. On a retrouvé des traces de cire sur les bords vifs des motifs brodés, réalisés avant d’être découpés et appliqués sur l’ouvrage.
La cire permettait également de fixer la peinture sur les bannières et les fanions et d’imperméabiliser les toiles protégeant les vêtements royaux, la literie et les tentures murales pendant leur transport.
Au sujet de la réalisation des motifs de broderie, on a par exemple retrouvé dans un livre de comptes du XIVe siècle la mention de l’achat de six peaux de parchemins pour réaliser le patron des léopards destinés à une tunique d’armoiries où les léopards étaient ensuite brodés au fil d’or. On a également la mention de l’achat de grandes feuilles de papier pour la réalisation d’une housse de cheval décorée à la feuille d’or et d’argent.
Papiers et parchemins pouvaient parfois servir de fond à un motif de broderie, lui permettant ainsi de conserver sa forme pendant qu’il était brodé.
Les bobines de fil n’existaient apparemment pas mais on a retrouvé des fils de soie enroulés sur des bâtons.
On commença à broder sur le tambour, métier spécial importé de Chine en Europe, puis en 1825 la machine à coudre fut adaptée pour la broderie. C’est l’invention de la machine à broder découverte par l’Alsacien Heilmann en 1834 qui permit le développement de la broderie mécanique.
LA TECHNIQUE
Au Moyen Age, dans les régions rurales où les conditions sociales étaient moins prospères et ambitieuses, la pratique de la broderie allait vers des formes moins raffinées, tandis que dans les villes, de riches commanditaires encourageaient le développement de techniques plus élaborées et raffinées.
Il s’agit de coudre des pièces de tissu sur un fond contrastant. Ce procédé était notamment employé avec des étoffes bien apprêtées dont les bords ne s’effilochaient pas trop, ces bords étant cousus au point d’ourlet.
Avec des tissus comme de la soie ou du velours, la technique de l’appliqué était plus difficile à mettre en œuvre dans la mesure où les bords avaient tendance à s’effilocher ; pour remédier à ce problème on protégeait les bords avec des fils ou du cordonnet maintenus au point couché. On a par ailleurs retrouvé de la cire de bougie sur les bords de certaines pièces de tissu.
Ce procédé est appelé opus consutum.
Un autre procédé consistait à découper des motifs identiques dans des étoffes de couleurs contrastantes ensuite cousues ensemble.
D’après certains documents, les tentures murales décoratives étaient réalisées de cette manière, avant que celles en tapisserie ne soient plus facilement disponibles.
Très peu de pièces en matelassé sont parvenues jusqu’à nous. Depuis longtemps déjà la laine brute ou le coton étaient utilisés entre deux pièces de toile pour créer une doublure de protection qui se portait sous la cotte de mailles ou l’armure.Pour maintenir ensemble les épaisseurs, on cousait quelques points à la verticale, à l’horizontale ou en diagonale.
Dès le XIIIe siècle au moins, ce type de vêtement était fabriqué par le tailleur et l’armurier de toile dans les grandes villes comme Paris et Londres.
L’hypothèse a été émise que cette technique venait d’Inde ou du Proche-Orient, mais on ignore à partir de quand les points les plus décoratifs et compliqués furent introduits en Europe.
- Point couché avec fils de laine et de soie
La technique du point couché a été trouvée sur un fragment de laine du 1er siècle avant J.-C., dans le nord de la Mongolie. A la fin du XIe siècle, elle était déjà employée depuis longtemps.
Deux méthodes étaient employées pour coucher les fils :
- Soit en couchant les fils composant le fond et en les maintenant au point lancé perpendiculairement à eux et largement espacés. C’est par exemple le cas de la broderie de Bayeux, qui témoigne du grand niveau de maîtrise de cette technique.
- Soit en couchant les fils à mesure qu’on réalisait le fond, rangée par rangée.
- Point couché avec fils d'or
Ils étaient également couchés selon les deux méthodes décrites ci-dessus. Comme ce fil était très onéreux, l’utilisation la plus économique consistait à poser le fil sur le fond et à le maintenir en place par de petits points en fil de soie. Ces petits points sont peu à peu devenus un élément décoratif, formant des chevrons, des fonds damassés ou d’autres motifs.
Pour donner du relief à ces broderies, des fils de coton épais étaient placés sous les fils d’or couchés.
Au XVe siècle, on trouve le procédé de “l’or nué” : des fils de couleur étaient utilisés pour maintenir les fils d’or couchés, ces points formant des tâches de couleurs par dessus les fils d’or, donnant ainsi l’impression d’une peinture à l’aiguille.
Son usage fut très répandu tout au long du Moyen-Âge mais il fut remplacé par le point couché, plus simple.
Le fil, d’or généralement mais parfois d’argent ou de soie, était posé sur l’endroit du fond et maintenu en place par une boucle de fil de lin ramené de l’envers de l’ouvrage. Ce fil de lin, en pénétrant l’étoffe, prenait avec lui une boucle minuscule du fil d’or qui le camouflait tout en étant fermement maintenu par ce fil de lin.
Les broderies médiévales étaient rehaussées de perles et de pierres précieuses et semi-précieuses, d’ornements en or, argent, d’émaux. Parfois de perles (décoration très populaire au Moyen-Âge, surtout les toutes petites) ou de paillettes de verre.
Ces symboles témoignaient et marquaient le rang social et la richesse et étaient présents dans l’Eglise, les cours royales et la noblesse ; “Associées aux soieries et velours aux dessins remarquables, l’effet devait vraiment être somptueux et impressionnant”.
Ces broderies somptueuses étaient par ailleurs souvent offertes par de riches commanditaires à la recherche de faveurs ou d’influences.
A la fin du Moyen-Âge, le goût pour les ornements qui faisaient miroiter la lumière sur les vêtements et les harnois était très marqué. Un jeu de chatoiement était alors créé par chaque mouvement.
LES COMMANDITAIRES
La broderie, en tant qu’occupation familiale, était liée à l’aisance du ménage au Moyen-Âge. La majorité des femmes avaient peu de temps à y consacrer.Rapidement, les brodeurs de métiers ne purent produire des ouvrages remarquablement exécutés que s’ils étaient commandités directement. Ils pouvaient ainsi couvrir les coûts des matériaux au fur et à mesure que l’ouvrage avançait, même si, dès le XIIIe siècle, les marchands étaient des intermédiaires anticipant la demande et facilitant la production.
Les églises étaient les premiers bénéficiaires de l’art de la broderie au Moyen-Âge.
Généralement, les commanditaires aimaient que leur nom figure sur la broderie, pour que chacun sache qui en était le donateur. Les broderies étaient même parfois rehaussées de motifs héraldiques sur la demande du commanditaire, pour rappeler la générosité et le rang social du donateur."